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Le Kosovo est un pays pluriethnique, de presque 2 millions d’habitants, situé au coeur des Balkans, dont l’histoire récente a été marquée par la guerre puis l’indépendance. La question communautaire a toujours été centrale puisque le pays compte plusieurs ethnies : les albanais, majoritaires, les serbes et d’autres minorités marginalisées dont les roms, les ashkalis et les égyptiens. En cette année du vingtième anniversaire des bombardements de l’OTAN et de la fin du conflit opposant le Kosovo à la Serbie, l’équipe de Reesah a décidé de se rendre sur place afin de rencontrer des acteurs locaux et internationaux travaillant sur la (re)construction de cet État. Au cours de ce séjour, l’équipe a rencontré une trentaine d’acteurs locaux et internationaux.

 

Malgré de nombreux progrès accomplis depuis son indépendance en 2008, le Kosovo a encore plusieurs défis à relever.

 

Tout d’abord, le pays fait face à une véritable problématique de développement puisqu’aucune politique n’est réellement pensée sur le très long terme ni sur le modèle d’un développement durable. Le pays se trouve dans un cercle vicieux : la corruption due au népotisme empêche le développement ou l’enrichissement de l’État ce qui entraîne l’absence de politique publique viable et durable et donc une dégradation ou stagnation, des conditions de vie de chacun (OSCE, Westminster Foundation for Democracy, Kosovo 2.0). Ainsi, l’éducation (Kosova Education Center, Roma Education Fund, Save the Children) rencontre des difficultés budgétaires ainsi que d’intégration des minorités et d’accès des plus vulnérables. Enfin, la question environnementale est rarement envisagée (Gaia).

 

À cette problématique de gouvernance, s’ajoute un véritable défi de construction identitaire. En effet, les habitants du Kosovo se désignent par le nom de la communauté à laquelle ils appartiennent et ne s’appellent pas « kosovars ». Certaines tensions entre communautés sont toujours présentes et empêchent la création d’un État dépassant les clivages religieux et ethniques. Les communautés vivent les unes à côté des autres sans se mélanger (HCR, Danish Refugees Council, Rrograek). Les jeunes, n’ayant pas connu la guerre, sont plus à même enclin au vivre ensemble (Youth Initiative for Human Rights). Les jeunes acteurs de la société civile que l’équipe Reesah a pu rencontrer ont la volonté de dépasser ces clivages. Le problème d’aujourd’hui reste l’attachement des personnes, plus âgées, aux héros de guerre et aux narratifs qui leur ont été comptés toute leur vie.

 

L’espoir de la jeunesse rencontre cependant le frein de la reconnaissance internationale (MINUK, Représentant Spécial de l’Union européenne). Or, aujourd’hui, la question du statut du Kosovo est particulièrement sensible et complètement bloquée. Au niveau de l’ONU, la Russie oppose son veto au sein du Conseil de sécurité. Quant à elle, l’Union européenne essaie d’imposer la normalisation des relations avec le Kosovo à la Serbie comme condition d’entrée (Ministère de l’intégration européenne). 

 

Aujourd’hui, l’État kosovar n’existe toujours pas et cela pour plusieurs raisons : l’identité communautaire est plus forte que l’identité nationale ; les organisations internationales sont toujours sur place entrainant la méfiance de la population locale ou encore la présence, au pouvoir, des anciens héros de la guerre. Cependant, les différents acteurs rencontrés oeuvrent pour un meilleur fonctionnement de ce jeune État. 

 

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Reesah tient particulièrement à remercier le Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes de l'Université d'Aix-Marseille ainsi que le Crous Aix-Marseille pour leur aide indispensable à la réalisation de ce projet. C'est grâce à leur confiance et leur soutien que l'équipe a pu mener à bien son travail.

LE BILAN DE L'ÉQUIPE SUR LE PROJET AU KOSOVO

Photographies du projet

© Margot Bissonnet 

© Adélie Nicolas

©Léa Philibert 

© Hortense Popielas 

© Paloma Zocchetti 

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