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Lisa Roussel

BOKO HARAM ET LE MILITANTISME ISLAMIQUE EN AFRIQUE DE l’OUEST

Le militantisme islamique est un sujet complexe qui nécessite une approche nuancée. En réalité, ce sujet s’aborde ici selon une interprétation spécifique et radicale de l'islam, adoptée par certains groupes et mouvements. Ces groupes tendent à imposer leur vision en utilisant parfois la violence pour atteindre leurs objectifs politiques ou idéologiques. Cependant, il ne faut pas confondre et généraliser ces interprétations extrêmes avec la pratique de l'islam par la majorité des musulmans, qui adhèrent à des principes pacifiques et à une spiritualité personnelle. 


Soldat tchadien surveillant les populations contraintes de se déplacer suite aux attaques de Boko Haram

L'origine du militantisme islamique et l'apparition de groupes

Le militantisme islamique a d’abord vu le jour suite à la formation d’Al-Ittihad Al-Islami (union islamique), et ce dans les années 1980. Puis dans les années 1990, il s’est vu étendre ses attaques.

Le « militantisme islamique » est représenté par des groupes et mouvements musulmans se fondant sur des préférences religieuses, qui cherchent à faire appliquer des normes religieuses, sociales et politiques par la violence. En effet, il est également dit parfois qu’ils imposent des règles religieuses très strictes, comme des punitions sévères (lapidation, amputations punitives, meurtres de civils, viols en réunion, torture, détention,…) pour ceux qui ne suivent pas leurs lois.


Lesdites « préférences religieuses » sont représentées par des écrits que les militants considèrent comme faisant autorité. Ainsi, cette application de la charia diffère sensiblement de son interprétation classique. De ce fait, les mouvements islamiques classiques sont reconnus comme la volonté d’intégrer un changement politique selon des moyens pacifiques ou en implantant des réformes de nature religieuse par l’intermédiaire de l’éducation. Cependant, le militantisme islamique se distingue de ce genre de mouvements islamiques. Il s'avère donc que ces groupes islamiques ont causé beaucoup de souffrances, déplacé des milliers de personnes et perturbé la vie normale en Afrique. 


Ces groupes vont profiter de la faiblesse des gouvernements et de la pauvreté dans certaines régions. Leurs recrues sont généralement des jeunes se sentant marginalisés ou aliénés par la société. Ils leur promettent un changement en imposant une version « plus pure » de l’islam. En outre, leur idéologie est basée sur un islam très strict, appelé le « salafisme ». Celui-ci rejette les influences occidentales, comme l’éducation moderne, et appelle à un retour à des traditions religieuses anciennes. Il est cependant nécessaire de démontrer qu’il existe différents types de salafisme, le salafisme politique démontre la volonté d’établir un État islamique qui serait fondé sur loi islamique (la charia). Le salafisme djihadiste, quant à lui, considère que la violence terroriste est un véritable moyen légitime afin d’imposer sa vision de l'islam.


En ce qui concerne les groupes les plus influents, on peut compter Boko Haram au Nigeria, Ansar Dine et le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) au Mali, ainsi qu’Al-Shabaab en Somalie. Ces groupes, responsables de nombreuses attaques violentes, cherchent à créer des zones où ils peuvent imposer leurs lois religieuses et exercer pleinement leur autorité.


Le cas particulier de Boko Haram

Ce groupe à l’origine appelé “Jama atu Ahlis Sunna Lidda a Waati Wal Jihad”, et qui se traduit par “l’éducation occidentale est un péché”, est généralement plus connu sous le nom de Boko Haram. Ils font partie d’un mouvement terroriste d’idéologie salafiste djihadiste, qui s’oppose à l’autorité laïque. Leur chef originel, politique et spirituel est connu, il s’agissait de Abubakar Shekau. Mais depuis sa mort en mai 2021, leur nouveau chef présumé serait Bakura Modu, dit “Sahaba". Avec les autres membres de Boko Haram, ils luttent depuis 2009 contre l’Etat nigérian. Ils vont, par conséquent, s’opposer à l’Etat nigérian en menant une campagne basée sur les attentats, les raids éclairs et des attaques meurtrières qui sont quasiment devenues quotidiennes et qui ont fait entre autres, environ 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés. Et cela, avant de se propager dans les pays frontaliers.


Mais après que l'État islamique ait perdu son territoire principal se composant notamment de l’Irak et la Syrie, au Moyen-Orient en 2017, il a commencé à se renforcer en Afrique, à travers des groupes militants comme EIAO (Etat islamique en Afrique de l’Ouest). Ce groupe, qui faisait partie de Boko Haram, a adopté le nom et les idées de l'État islamique pour devenir plus puissant dans la région du lac Tchad, qui touche des pays comme le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun.


En 2024, les attaques de Boko Haram ont persisté jusqu'à la récente datant du 28 septembre 2024 au Tchad à l’encontre d’une base militaire tchadienne faisant une quarantaine de morts.


L'inquiétude quant aux violations des droits de l'Homme

Le fort potentiel d’escalade de la violence exige que l’on prenne très au sérieux le militantisme islamique. Les nombres conséquents de violences, ainsi que les souffrances qu’infligent les militants doivent être reconnus comme une violation aux droits de l’Homme. 


En effet, les droits de l'Homme sont avérés être des normes qui reconnaissent et protègent la dignité de tous les êtres humains. Il est primordial de savoir que tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. 


Le recours à la force, notamment dans les zones telles que la Somalie et le Mali, pose sur ce fait, un dilemme majeur. De plus, des experts des Nations Unies des droits de l’Homme s'inquiètent du recours excessif à la force dans des manifestations, de discriminations et de l’application de la peine de mort dans la République islamique. De manière générale, le militantisme islamiste inclut divers mouvements djihadistes visant à établir un État islamique par la violence et rejetant les valeurs démocratiques. Cela fait aussi référence aux attentats et aux autres actions de terrorisme commis par les membres ou sympathisants de mouvements islamistes


​​S’agissant des relations entre personnes de même sexe, elles sont généralement perçues de manière négative et font l'objet de condamnations sévères, voire de persécutions. Les groupes islamistes militants, tels que Boko Haram au Nigéria, Al-Shabaab en Somalie, et d'autres factions affiliées à Al-Qaïda ou à l'État islamique, considèrent souvent l'homosexualité comme contraire aux principes de l'islam, selon leurs interprétations strictes.


Il est possible d’ajouter les différents cas de viols portant atteinte au droit à la dignité de l’Homme. Effectivement, des textes de l’Etat islamique établissent des règles concernant l’esclavage sexuel. Par conséquent, les islamistes ont, selon leur interprétation de la religion, le droit de violer des femmes et des jeunes filles âgées parfois de 12 ou 15 ans sans que cela ne soit vu comme un péché car celles-ci n’étaient pas croyantes.


Beaucoup de droits de l’Homme ne sont pas respectés par le militantisme islamique, et cela passe par tous ces actes, le djihadisme, les violences physiques et sexuelles,… qui démontrent la violence dont font preuve ces militants notamment à l’égard d’une large partie de la population de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, des organisations humanitaires tentent d'apporter leur aide tout d’abord en raison des attaques menées mais également suite à d’autres catastrophes, comme les inondations de septembre qui ont causé d’autant plus de dégâts. Pour cela, elles leur fournissent par exemple différents kits de soins, de cuisine et d’hygiène. 


Des attaques récurrentes sur les rives du lac Tchad

Une récente attaque a été intentée à l’encontre d’une base militaire qui se situe au Tchad par les djihadistes de Boko Haram, à la frontière du Nigéria. Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques terroristes de Boko Haram dans la région du lac Tchad. De plus, il est précisé qu’à 22 heures, lors de cette attaque, ce ne sont pas moins de 200 militaires qui ont été pris pour cible par Boko Haram. Pour cela, ils ont donc pris le contrôle d'une garnison en récupérant les armes des militaires ciblés, mais surtout en brûlant leurs véhicules composés d’armes lourdes.



Lisa Roussel


Image © - IRIN / Ashley Hamer

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