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L’UTILISATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES PAR LES ACTEURS HUMANITAIRES

Dernière mise à jour : 12 oct. 2022



L’utilisation des nouvelles technologies pour les missions humanitaires s’accompagne des notions d’innovation et de progrès. Afin de « faire plus, pour davantage de personnes » et de tenter d’améliorer les conditions de vie humaine grâce à de nouveaux moyens d’action plus ambitieux.

Les nouvelles technologies se caractérisent par l’émergence de nouveaux concepts, outils, pouvant être utilisés pour améliorer les dispositifs déjà en place. Il peut s’agir de l’émergence et la sophistication d’outils comme les drones, mais également de tous les moyens permettant une connexion instantanée au reste du monde.


Les nouvelles technologies : « des besoins croissants » dans le domaine humanitaire


Le transfert de fonds est apparu comme un outil utile pour l’action humanitaire. La mobilisation se fait à travers le monde et les fonds sont allouées à la réponse aux besoins d’urgence et aux situations spécifiques. La rapidité de ces transferts s’est étoffée grâce à l’amélioration des outils numériques. Les réseaux sociaux apparaissent dès lors comme des lieux de campagnes de récoltes touchant et mobilisant beaucoup plus de personnes. Certaines personnalités largement suivies entament parfois des campagnes en faveur de causes humanitaires. C’est le cas de la créatrice de contenue Zoé Tondut qui a déjà récolté 21 000 euros dans sa cagnotte Instagram « Help Ukraine » lancée début 2022. Les réseaux sociaux sont un nouveau moyen d’appel aux dons financiers, et plus largement de matériels, comme l’ont fait de nombreux créateurs de contenu pour soutenir les collectifs comme « Paris Helps Ukraine ».

Une connaissance précise des contextes et des situations à envisager est essentielle afin de procéder à une allocation efficace des fonds. Des analyses prédictives sont donc menées afin d’anticiper ces situations d’urgence. En 2020, le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a pour la première fois financé à hauteur de 140 millions de dollars un programme d’interventions pour lutter notamment contre « l’insécurité alimentaire » en Somalie. Ce risque de famine résulte de plusieurs facteurs tels que la pandémie de la Covid-19 ainsi que les inondations et l’invasion de criquets pèlerins ayant causés des dégâts sans égal dans les cultures et exploitations agricoles.

Néanmoins, les actions humanitaires interviennent le plus souvent lorsque les urgences sont déclarées. L’intervention en amont par la réunion de différents moyens permettrait d’agir plus efficacement en faveur de la sécurité des populations. Ces « actions anticipatives », comme elles sont nommées par le CERF, nécessitent l’allocation de fonds conséquents. Les nouvelles technologies permettent le transfert de ces fonds mais participent aussi à rechercher et cerner ces « urgences prévisibles ». En effet, les téléphones portables ont par exemple longtemps constitué un outil permettant d’enquêter et évaluer en temps réelles des situations et besoins en découlant.


L’opportunité des nouvelles technologies dans les actions relatives à la santé


Le secteur de la santé a été favorablement influencé par les nouvelles technologies qui ont permis des projets concrets et des actions humanitaires plus efficaces et rapides. Les technologies du numérique s’inscrivent de façon non-équivoque dans l’aide au développement par la réforme des systèmes de santé. Au Burkina-Faso l’IeDA (Integrated electronic Diagnostic Approach) a été développée par Terre des Hommes et le ministère de la Santé du Burkina-Faso. Ce programme met à disposition des médecins des tablettes numériques leur permettant d’avoir accès, lors de leurs consultations, aux protocoles de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et donc d’adapter les traitements médicaux, en particulier ceux des enfants. Les hôpitaux sont également dotés de systèmes de santé mobiles (mHealth), traitement électronique des dossiers patients, pour une plus grande adaptation aux situations d’urgence. Ces systèmes de santé mobiles ont également été mis en place dans cliniques du Rwanda ouvertes suites à l’accord de partenariat entre le gouvernement rwandais et One Family Health, organisation mondiale à but non-lucratif. Cette collaboration résulte de la prise de conscience de la nécessité faire de l’amélioration les services de santé en zone rurale « une priorité ».

Ces technologies sont également des atouts pour répondre aux situations d’urgence. Dès 2016, l’entreprise américaine Zipline a été autorisée à acheminer par drone des médicaments aux hôpitaux sur le territoire du Rwanda. En temps normal, l’accès aux centres de santé est complexe et dangereux en raison du paysage montagneux, en cas d’urgence il est donc nécessaire de trouver une alternative permettant de répondre rapidement et de façon adaptée aux besoins sur place. Par exemple, suite à un accident de la circulation ayant fait de nombreuses victimes, l’hôpital d’Asamankese au Ghana avait pu être approvisionné en morphine en seulement trente minutes. De la même façon, la crise sanitaire de la Covid-19 a nécessité la mobilisation de drones pour l’acheminement de tests Covid et de vaccins, ainsi que de médicaments pour les maladies chroniques, alors même que le pays était à l’arrêt en raison du confinement.


L’essentiel émergence de nouvelles professions


L’utilisation des nouvelles technologies dans le secteur de l’humanitaire a pour conséquence de mettre en lumière une nouvelle réalité : le numérique humanitaire est « un métier à part entière ». Il est nécessaire que soient formés des professionnels disposant de compétences techniques, comme l’a conclu l’enquête internationale de Bioforce de 2020 sur les métiers de l’humanitaire. En effet, l’apport de soutien effectif et de matériel adapté aux équipes en opération passe par des logiciels et « programmes de préparation aux catastrophes » permettant par exemple de remettre en place les réseaux de télécommunication.

L’augmentation des transferts monétaires, notamment à travers les campagnes sur les réseaux sociaux témoigne de cette nécessité. L’affaire Red Rose mettant en lumière la faciliter de pirater une plateforme utilisée par onze organisations non gouvernementales et agences des Nations unies regroupant des données personnelles de bénéficiaires alerte sur la nécessité de former suffisamment et rapidement des professionnels disposant des compétences pour « tirer profit de la révolution numérique en marche ».



Image © - UNICEF/UN070530/Brown [disponible ici].

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