Le Népal, ainsi que d’autre pays de l’est de l’Asie, ont été touchés durant le mois d’août 2017 par de violentes inondations dues à une saison de mousson particulièrement importante. Selon l’organisation Oxfam, plus de 43 millions de personnes ont été touchées au Bangladesh, en Inde et au Népal, dont plusieurs millions ont été forcées de se déplacer. En raison du réchauffement climatique, le régime des précipitations a en effet été bouleversé : si les inondations ne sont pas rares en période de mousson, de tels niveaux sont cependant très supérieurs à la moyenne, comme en témoigne le nombre extrêmement élevé de personnes touchées par la catastrophe d’août 2017. Pour Bhupendra Ghimire, directeur de Volunteers Initiative Nepal, le changement climatique rend impossible la préparation à ce type d’inondation, celles-ci étant de plus en plus fréquentes. Selon lui, l’action humaine dans la région est également un facteur aggravant pouvant expliquer une partie des dégâts : « les inondations ont été aggravées par les barrages construits à la frontière indienne. Ces ouvrages ont bloqué d’énormes quantités d’eau qui se sont reversées sur des terres déjà inondées. » Depuis de nombreuses années, le réchauffement climatique accentue également le risque de la fonte des glaciers du pays. En 2004, Le Centre international pour le développement intégré des montagnes (ICIMOD) recensait déjà 20 glaciers potentiellement dangereux pour la sécurité des populations environnantes, l’un des plus dangereux étant le Tsho Rolpa. Placés dans des vallées de haute montagne, ces glaciers menacent de se déverser sur les villages présents dans ces vallées s’ils venaient à fondre. Si des moyens temporaires ont parfois été trouvés afin de réduire le risque, aucune solution durable n’existe cependant pour l’instant. Ces deux risques climatiques sont d’autant plus préoccupants que les autorités nationales et les organisations sur place sont toujours très occupées par la gestion des conséquences du séisme ayant touché le pays en 2015. Ce tremblement de terre avait en effet touché une très grande partie du pays et avait forcé environ 2,8 millions de personnes à se déplacer. Depuis, la majorité de ces populations vit toujours dans des shelters assemblés suite au désastre. La situation au Népal est donc très complexe du fait de la diversité et de l’importance des menaces ainsi que de la difficulté de la gestion des populations d’ores et déjà déplacées. De plus, les zones concernées par les inondations liées aux fortes pluies et à la fonte des glaciers sont très difficiles d’accès. De nombreuses organisations ne peuvent se rendre sur place tant les voies sont impraticables : « Ces zones sont devenues quasi inaccessibles par voie terrestre, et [les organisations n’ont] pas les moyens de [s’y] rendre sans risque » estime ainsi Bhupendra Ghimire.
Léo Lefeuvre
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