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TRAVAILLER DANS L’HUMANITAIRE, CA VOUS PARLE ?

  • Pauline Piget
  • 1 déc.
  • 5 min de lecture

Le 17 novembre 2025, l’association REESAH a organisé un webinaire intitulé « Travailler dans l’humanitaire, ça vous parle ? » ayant pour objet d’introduire et de présenter les divers parcours et métiers de la matière. REESAH a eu l’honneur d’accueillir Madame Asma RASSOUAD, travailleuse humanitaire spécialisée en projet d’aide au développement, consultante, formatrice et créatrice du podcast « Paroles d’humanitaires ». De par son expérience et sa connaissance, nous avons pu découvrir les essentiels de l’humanitaire.


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Podcast « Paroles d'humanitaires » tenu par Madame Asma RASSOUAD

Qu'est-ce que travailler dans l'humanitaire ?

L’humanitaire étant un domaine très vaste, il était essentiel de redéfinir la thématique. A cet égard, on distingue deux programmes d’action majeurs.


D’une part, l’action humanitaire peut se développer en cas d’urgence. Elle consiste à répondre aux conséquences d’une situation de crise, comme en cas de conflit armé ou de catastrophe naturelle dévastatrice. Généralement, il s’agit d'événements exceptionnels, ponctuels et imprévus. Dans une telle situation, l’action des ONG, qui interviennent immédiatement sur le terrain en fonction de leurs mandats, a pour but de secourir, protéger et répondre de façon urgente à un besoin primaire, comme en organisant des distributions alimentaires. Les travailleurs humanitaires agissent ici dans un environnement fortement instable.


D’autre part, le travail humanitaire se manifeste également par le développement, qui s’attaque aux causes, c’est-à-dire aux facteurs propices à une crise. Le développement revient alors à travailler sur des situations de post-crise en renforçant les capacités, prévenant les crises et améliorant durablement les conditions de vie. Il s’agit ainsi de planifier et de prévenir en amont une crise : à l’inverse de l’urgence, le développement se met en œuvre dans un environnement vulnérable sur du moyen ou long terme. A titre d’exemple, une ONG peut accompagner une communauté dans le développement de pratiques agricoles durables et résilientes.


S’ils sont bien distincts, ces deux domaines ne sont pas non plus totalement indépendants. En réalité, ils travaillent conjointement.


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Quels métiers amènent à travailler dans le secteur de l'humanitaire ?

En fonction des domaines d’intervention de l’ONG, les parcours d’études et de spécialisation sont différents. Il existe ainsi une multitude de métiers dans l’humanitaire.


Tout d’abord, des ONG telles qu’Action contre la Faim peuvent avoir un mandat pour assurer la sécurité alimentaire, en mettant en œuvre une aide alimentaire d’urgence ou des programmes de lutte contre la malnutrition. Dans ce cas, interviendront par exemple des nutritionnistes ou des chargés de projet.


Ensuite, d’autres ONG comme Hydrauliques sans frontières peuvent être chargées du domaine d’intervention relatif à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, et pour lequel les acteurs mobilisés peuvent être des ingénieurs hydrauliques ou des techniciens.


En outre, les métiers en ONG relatifs à la santé sont principalement des médecins, des sage-femmes ou des psychologues. Ces ONG comme Médecins Sans Frontière mettent en œuvre des programmes sur la vaccination et des soins post-conflit.


Enfin, s’agissant de la protection, cette spécialité est centrée sur l’assistance juridique ainsi que la protection des réfugiés, des personnes déplacées et des minorités. Les ONG qui en prennent la charge telles qu’Amnesty International, pourront recruter des chargés de protection ou de plaidoyer ainsi que des juristes.


On note que le niveau d’études moyen est compris entre un bac+3 et un bac+5.


Focus sur les missions de terrain

Madame Asma RASSOUAD, parce qu’ayant déjà eu une expérience de terrain, a pu nous détailler l’organisation d’une telle mission. Elle a généralement pour but de faire une évaluation, de rencontrer des partenaires ou d’assurer le suivi d’un projet en fonction des objectifs définis.


Il y a d’abord une phase de préparation au départ sur le terrain, dans laquelle les objectifs et le cadre d’intervention sont définis. Cette étape consiste en un briefing opérationnel, administratif et financier. Dans certains cas, peut s’ajouter à cela une formation en sécurité ou un suivi psychologique.


Une fois que la préparation est achevée, la mission de terrain débute véritablement. Sa durée est variable : un travailleur humanitaire peut partir pour quelques jours, mois ou années.


Enfin, la mission de terrain s’achève par un retour de mission, comprenant un débriefing et une restitution des résultats. Il s’agit aussi de poursuivre le suivi psychologique et d’accorder des jours de repos compensateurs avant la reprise de poste par le travailleur humanitaire.


Les missions de terrain sont ainsi indispensables. Cependant, il faut comprendre que la fréquence de celles-ci dépend du poste occupé, de l’ONG et des objectifs fixés. Par exemple, un logisticien sera amené à être constamment sur le terrain tandis qu’un chargé de marketing travaillera davantage depuis le siège de l’organisation.


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Les moyens d'exercer sur le terrain

Un premier emploi dans une ONG peut nous conduire à travailler sur le terrain. Néanmoins, il existe d’autres possibilités pour effectuer une première mission et expérience de terrain.


Tout d’abord, le service civique constitue un bon moyen.


Aussi, le volontariat de solidarité internationale (VSI) permet de travailler directement sur le terrain pour une ONG, et de contribuer ainsi à la mise en œuvre d’un partenariat de collaboration avec les structures locales. C’est une expérience particulièrement cadrée et dont les missions sont proposées partout dans le monde.


En revanche, le volontourisme est à bannir. Madame Asma RASSOUAD a averti des effets néfastes d’une telle mission, en ce qu’il s’agit d’organismes qui, bien que planifiant des séjours humanitaires, proposent en réalité des « faux projets » (par exemple, des missions sont conçues spécifiquement pour les volontaires, comme aider dans un « faux orphelinat »). Il faut réaliser que ces organismes utilisent la misère comme source de bénéfice. Or, la misère du monde n’est pas une attraction.


Les qualités nécessaires pour travailler dans l'humanitaire

Pour travailler dans le domaine de l’humanitaire, les qualités requises divergent en fonction du métier souhaité. Cependant, certaines seront communes à tous les secteurs. Madame Asma RASSOUAD conseille de s’orienter vers un poste qui correspond à son profil et à son domaine de compétences.


D’une part, les savoir-être sont divers et nombreux : il faut pouvoir disposer de beaucoup d’adaptabilité, d’une certaine gestion du stress, d’un esprit d’équipe et d’une ouverture d’esprit, d’un sens de l’éthique et de l’engagement, et enfin, être capable de prendre des initiatives. En effet, sur le terrain, un travailleur humanitaire fait face à un environnement multiculturel. Il peut agir dans une zone de conflit et de crise, subir les aléas météorologiques et les conditions de vie difficiles.


D’autre part, les savoir-faire sont principalement la maîtrise de l’anglais. Celle-ci est indispensable même si l’on travaille dans une zone francophone. En outre, est requis une capacité de coordination et d’animation d’équipe, une compétence en gestion de projet, diagnostic et négociation, ainsi qu’une maîtrise des outils et logiciels informatiques comme Excel. Pour illustration, sur le terrain, ces compétences se concrétiseront par la nécessité d’identifier les priorités, de collaborer avec des multi-acteurs et de gérer des stocks ou des budgets.


Les ressources à consulter

Ce webinaire s’est achevé par une série de conseils à destination des étudiant.e.s, ainsi que par une présentation des différentes ressources mises à disposition de celles et ceux qui envisagent une carrière professionnelle dans l’humanitaire, ou qui souhaitent simplement se renseigner sur le domaine par pure curiosité.


En premier lieu, Madame Asma RASSOUAD est à l’initiative du podcast « Paroles d’humanitaires », qui donne la parole aux humanitaires pour raconter, expliquer et questionner les pratiques humanitaires. Puis, notre invitée a partagé d’autres ressources, notamment la revue internationale « Alternatives humanitaires », la plateforme « Défis humanitaires », le Groupe URD, le réseau national « Coordination Sud » ou encore le site « Relief Web ».


En deuxième lieu et plus classiquement, « LinkedIn » est conseillé pour développer son réseau, mais aussi pour trouver un emploi ou un stage dans le secteur. Enfin, consulter les sites web des ONG est essentiel pour se tenir au courant des événements organisés, tels que les Journées Portes Ouvertes des organisations.



Par Pauline Piget

Image © - Madame Asma RASSOUAD

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