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Un tiers de la population mondiale n'a pas accès à l'eau

Faisant partie de notre quotidien, l’accès à l’eau potable n’est cependant pas une réalité pour tous, bien que sans elle notre survie ne dépasse pas trois jours. Lors d’une crise humanitaire, l’eau potable fait partie des problématiques majeures à laquelle les équipes d’assistance humanitaire tentent de répondre le plus rapidement possible.


L’OMS ainsi que l’UNICEF ont estimé que 30% de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable et 60% ne disposent pas de services d’assainissement sûrs. Ce manque d’eau peut s’expliquer par des raisons climatiques (zones arides, période de sécheresse prolongée dues au réchauffement climatique...), les pollutions industrielles ou encore la défaillance, voire l’absence d’infrastructures publiques.


Richard Damania, économiste principal au pôle mondial d’expertise en Eau de la Banque Mondiale et auteur du rapport « Vers des eaux inconnues – La nouvelle économie de l’eau : pénuries et variabilité », déclare que « Les méthodes actuelles de gestion de l’eau ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Ce changement radical requiert un ensemble de politiques qui tiennent compte des incitations économiques qui participent à la gestion de l’eau à tous les stades, c’est-à-dire de la source au robinet, puis de nouveau à la source. »


En 2017, environ 2,1 milliards de personnes souffraient du manque d’eau potable, ce dernier ayant des conséquences considérables sur la richesse, l’éducation et l’émancipation d’une population, mais également sur son hygiène et sa santé. En effet, le manque d’eau ne permet pas aux individus de cultiver des terres, de développer un système agricole durable, de pouvoir s’alimenter convenablement et commercer, et ainsi d’améliorer leurs revenus. Cette augmentation du niveau de vie favoriserait alors l’économie du temps consacré chaque jour à la recherche d’eau et pourrait être utilisé dans l’éducation et son développement : un trajet de deux heures aller-retour pour cette denrée si précieuse au Yémen et en Somalie, une activité occupant les femmes et les enfants six heures par jour en moyenne. Dans le même temps, selon Oxfam, la consommation d’eau insalubre favorise le développement de maladies telles que la choléra, la typhoïde ou encore la polio contaminant annuellement 1,8 milliard de personnes, un million de personnes en meurent et 1 400 enfants succombent de maladies diarrhéiques chaque jour.


De plus, la pénurie d’eau est également une source de tensions et de conflits nationaux et internationaux, notamment au Kenya, à Baringo, où la sécheresse a exacerbé le conflit entre les Tugen et les Pokot ; ou encore les tensions entre l’Inde et la Chine lorsque cette dernière multiplie les barrages hydrauliques sur le Bahmapoutre, un fleuve traversant les deux pays.


En résumé, l’accessibilité à une eau potable est un enjeu majeur auquel certains pays ont du mal à faire face car relevant de plusieurs domaines - tels que l’environnement, le droit et l’assistance humanitaire, l’économie - qui nécessitent des réponses adéquates mais qui ne sont pas toujours convergentes. Les choses se compliquent d’autant plus lorsque différents acteurs, notamment étatiques, s’opposent dans la gestion et l’utilisation de l’or bleu.


Marissa Siline



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